Outre l’impact de la COVID-19 sur la souffrance humaine, l’environnement économique a également pâti du contexte sanitaire en 2020 dit Bank Nagelmackers.. De récents chiffres indiquent une baisse du PIB d’un peu moins de 6% dans les pays développés. La zone euro, particulièrement touchée, a enregistré une baisse de plus de 8%. Les pays émergents ont relativement offert une meilleure résistance. Notons l’Asie, en recul de seulement 2%. Quant à la Chine, elle aura finalement affiché une croissance d’environ 1,9%.
Ces différences s’expliquent… Les pays asiatiques – et la Chine en particulier – ont pris des mesures beaucoup plus strictes, notamment lors de la première vague du coronavirus. Des villes et des régions entières ont été mises en quarantaine durant des mois. Cela a permis de réduire fortement la propagation du virus. Ensuite, lors du relâchement progressif de ces mesures, les décisions de mise en quarantaine ont été maintenues, notamment en ce qui concerne les vols internationaux, strictement contrôlés.
De ce fait, nous pensons que nous assisterons à un redressement plus rapide en Asie. Nous prévoyons un taux de croissance global de 6% pour les pays émergents et même, pour la Chine, une croissance supérieure à la moyenne de plus de 8%. En ce qui concerne les États-Unis, nous tablons sur une reprise du PIB de 4%. Quant à la zone euro, nous estimons que la croissance sera la plus faible, aux alentours de 3%. L’Asie pourrait donc devenir le nouveau moteur de la reprise mondiale.
Dans un tel scénario de reprise, nous demeurons positifs sur les actions en ce qui concerne l’allocation d’actifs. L’an passé, en décembre, nous avons consolidé notre position en actions des marchés émergents (à surpondérée). A l’instar des marchés émergents, nous maintenons notre surpondération en actions américaines au détriment du Japon. En ce qui concerne l’Europe, notre position est assez neutre.
Nous sommes donc positifs sur le marché des actions malgré les nouveaux sommets atteints récemment. L’année dernière, nous avons observé une reprise solide des marchés mondiaux des actions. Cette revalorisation s’explique surtout par les mesures de soutien monétaire et budgétaire, qui avaient cours tant aux États-Unis, en Europe que dans les pays émergents. En ce sens, le marché a effectivement pris de l’avance. Dans certains segments, notamment celui des actions de style « value », nous pouvons encore nous attendre à une future revalorisation. Toutefois, l’attention se déplacera progressivement davantage sur le critère de croissance des bénéfices. Nous tablons, dans les pays développés, sur une reprise des bénéfices des entreprises de l’ordre de 25 à 35%. De plus, le déploiement des programmes de vaccination à l’échelle mondiale apporte quelque soulagement et contribue à la perspective de jours meilleurs.
En matière de risques qui pourraient survenir en 2021, on peut dire que la reprise connaîtra des hauts et des bas en fonction de l’évolution du virus, du rythme de vaccination et des mesures gouvernementales plus ou moins strictes. Les niveaux d’écart sont également fortement réduits au sein des divers segments obligataires et offrent une compensation limitée aux risques cachés, comme l’augmentation des faillites. Les actions offrent, selon nous, un meilleur ratio risque/rendement. Toutefois, une reprise trop intense pourrait également mener à une inflation plus élevée, ce qui pourrait inciter les banques centrales à appuyer plus rapidement sur le frein. Enfin, la réglementation des « Big Tech » s’avère de plus en plus insistante.
Certaines opportunités pourraient se profiler : nous misons fortement sur les actions de petites capitalisations. Notamment aux États-Unis où les plus petites entreprises présentent un plus grand potentiel de reprise des bénéfices, sans oublier l’Europe où les actions sont également bien positionnées. Il s’agit souvent d’entreprises qui sont présentes sur un marché plus cyclique, principalement des entreprises industrielles mais aussi des sociétés immobilières. Nous observons également une demande croissante en investissements durables, à la fois de la part des investisseurs et sous l’effet de la réglementation. Tant le plan Biden que le budget de l’UE 2021-2027 mettent tout deux l’accent sur les investissements dans un contexte d’économie durable. En outre, la demande croissante est davantage satisfaite par une offre grandissante en obligations vertes et sociales. C’est certainement une tendance qui va se poursuivre.